Ce week-end, dîner en famille avec les enfants, ma petite fille et j’ai eu envie de leur préparer un dessert maison gourmand… j’adore cuisiner. Jusque-là, rien d’exceptionnel mais en creusant un peu, ces verrines sont un vrai symbole d’autonomie, de liberté de choix et surtout d’identité.

Il y a presque 20 ans aujourd’hui, j’ai dû me battre pour continuer à vivre chez moi avec mes enfants malgré mon handicap de grande dépendance. Mon souci a toujours été de ne pas inverser les rôles et pour cela j’avais besoin d’assistance et le BAP m’a permis de relever ce défi.

Je reçois bien sûr des aides pour tous mes besoins « primaires » mais le plus important, et de loin, c’est l’assistance personnelle, c’est-à-dire l’accompagnement plutôt que l’aide dans ce cas, à la réalisation de qui je suis vraiment. Certaines personnes seront mes mains pour cuisiner, faire de la couture, décorer la maison, d’autres pour me balader, faire les courses, aller au restaurant, au cinéma… et aussi travailler.
L’inertie de mon corps devient alors mouvement de vie.

Je vis, j’existe, selon mes choix et mes envies. Je sais qui je suis, j’ai ma place dans ma famille et dans la société. Je ne suis pas une maladie, un score sur une échelle de mesure de l’autonomie, un modèle de prise en charge ou encore le miroir du regard de la société sur mes incapacités.

Vous comprenez maintenant toute la valeur que représentent ces verrines ? J’étais très heureuse de gâter mes enfants et de les voir se régaler de ce délicieux dessert que mon cœur a préparé !

Et sans le BAP, ce dimanche en famille aurait pu être bien différent. Mes enfants m’auraient peut-être apporté une tarte que nous aurions dégustée à la cafétéria d’un quelconque service d’hébergement dans lequel je me serais probablement éteinte… ? Un peu dommage vous ne trouvez pas ?

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